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Le résultat des négociations commerciales sera « contrasté »

Le gouvernement veut avancer la date de fin des négociations commerciales au 15 janvier pour les 75 plus grands industriels.

Le représentant des grands industriels, Richard Panquiault, estime que l’anticipation de la fin des négociations commerciales permettra d’aller plus vite sur la baisse des produits mais que l’issue des négociations sera « contrastée » car tous les prix de gros n’ont pas baisé. Les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) demandent à pouvoir négocier en premier.

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Alors que le gouvernement entend avancer la date de clôture des négociations commerciales entre grands industriels et supermarchés « pour répercuter au plus vite les baisses » de prix de gros en rayons, le représentant de ces grands fabricants, l’Ilec, a averti ce 28 septembre 2023 sur RMC, que l’issue des négociations sera « contrastée ».

« L’objectif est que lorsqu’il y aura des baisses, techniquement elles vont s’appliquer plus rapidement que si on suivait le calendrier classique », a réaffirmé le directeur général de l’Ilec, Richard Panquiault. Selon lui, tous les prix de gros n’ont pas baissé : « Depuis un an et demi, tous les intrants, tout ce qui compose les coûts, étaient en hausse, que ce soit les matières premières agricoles, l’énergie, les matières premières industrielles, les emballages, les transports… »

Tous les marchés ne baissent pas

« Aujourd’hui, la situation est plus contrastée, il y a des marchés qui sont en train de baisser, des matières premières en train de baisser et ces cours à la baisse seront répercutés. Il y en a d’autres qui continuent à augmenter, le sucre, le cacao, le plastique recyclé », a-t-il cité. « Quand il y a des hausses, on n’arrive pas à les répercuter, nous industriels » (car les distributeurs peuvent chercher à limiter les hausses de prix en magasin, ndlr), « quand il y a des baisses on est réticents à les rendre. Donc effectivement, il y a une forme de rigidité du marché contre laquelle il faut se bagarrer, et pour laquelle cette loi est plutôt une bonne chose », selon lui.

Le gouvernement a présenté, le 27 septembre 2023 en conseil des ministres, un projet de loi pour avancer la date de négociations entre les distributeurs et les 75 plus grands industriels, comme Danone, Coca-Cola, Lactalis ou Heineken par exemple. L’objectif de cette mesure serait de répercuter plus rapidement dans les prix de vente en rayon les baisses d’un certain nombre de prix de gros, en faisant terminer les négociations le 15 janvier, au lieu du 1er mars habituellement.

Aggraver le déséquilibre entre grands groupes et PME

Dans un communiqué mercredi soir, la Feef (Fédération des entreprises et entrepreneurs de France) qui représente 22 000 PME et ETI fabriquant les produits de consommation du quotidien, a toutefois alerté sur le fait que cette anticipation des négociations pour les gros groupes « risque d’aggraver le déséquilibre dans les relations commerciales ».

« En passant avant les PME-ETI dans les négociations comme le prévoit le texte actuel, les multinationales vont cannibaliser les budgets de la grande distribution et préempter une grande partie du linéaire disponible, laissant très peu de contreparties accessibles aux PME-ETI », a déclaré Léonard Prunier, président de la Feef, évoquant une « distorsion de concurrence » et demandant que les PME et ETI passent « avant les multinationales en négociations ».

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